Découvrez le portrait d’un de nos collaborateurs : Adrien, notre poseur métreur.
Vous saurez tout : comment il est arrivé chez IMAGE, son quotidien, ses missions et les qualités qu’il faut avoir pour son poste.
Il prend la parole et vous fait partager son parcours.
Après obtention du Baccalauréat Général série Scientifique, et passionné de langues et surtout d’anglais, il semblait naturel pour moi de m’inscrire à l’université pour un cursus LLCE (Lettres, Langues et Civilisation Etrangères), spécialisé dans la langue de Shakespeare, donc. Mon voyage en Irlande juste après le lycée semblait être un bon point de départ.
Ce fut une déception scolaire, principalement à cause des enseignements, qui ne reflétaient pas mon envie de parler la langue plus que de l’étudier. Le parcours universitaire se concentrait surtout sur la grammaire, le thème et la version, le vocabulaire ou l’histoire, mais très peu – voire pas du tout – de cours nous incitaient à pratiquer la langue. Ce point problématique fut très rapidement rédhibitoire, et je décidai, après validation de la licence, d’arrêter l’aventure universitaire.
Une opportunité se présenta alors à moi de toucher du doigt la menuiserie. Un ami, déjà dans le milieu, travaillait au sein d’une entreprise qui cherchait à embaucher. Après un entretien avec le PDG, nous avions convenu d’une intégration sous le cadre d’un contrat d’apprentissage. L’entreprise toute trouvée, m’inscrire dans un CFA ne fut qu’une formalité, et je choisi la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment, d’abord pour un CAP en un an. Une fois ce diplôme obtenu sans avoir étanché ma soif d’apprendre, je rempilai pour deux années de plus, cette fois pour un Brevet Professionnel.
Quelques années plus tard, on me proposa une mission dans une entreprise nommée Image, à Millery, qui transformait exclusivement du Corian®, fabriqué par Dupont de Nemours. Nous sommes en 2018.
C’est donc ainsi que j’intégrai les effectifs de l’entreprise, d’abord sur un des plus gros chantiers de l’époque, les façades de trois bâtiments tertiaires et d’un immeuble de services dans la région parisienne.
Rapidement, probablement du fait de mon assiduité et de ma vague expérience passée avec le matériau, on me confia d’autres chantiers pour tester mes capacités. Répondant favorablement aux attentes de mon chef de production et de mon PDG, je fus embauché, d’abord en CDD, puis en CDI à partir de la mi-Mai 2019.
S’en est suivi une courte période de fabrication de cuisines, salles de bains, meubles ou mobilier urbain, toujours sur-mesure, afin de me familiariser toujours plus avec la technicité et la mise en œuvre de la matière. Puis, je participai à l’élaboration d’un prototype d’îlot de cuisine thermoformé. Ce fut le point de départ d’un chantier qui dura près d’un an et demi, pour produire, livrer et installer quarante-neuf îlots dans un immeuble en construction en plein centre de Barcelone. Ce fut une expérience éprouvante tant physiquement que psychologiquement, puisque je restai novice dans la transformation du Corian®, mais particulièrement enrichissante. Il m’a fallu maîtriser le formage à chaud et le montage de pièces dans une optique de série où chaque pièce était unique.
Je n’étais bien évidemment pas seul sur ce projet et tiens ici à remercier mes collègues qui m’ont apporté leur soutien et leurs précieux conseils quand je pensais ne pas y arriver… Après une remise en question totale du process de fabrication afin d’honorer nos délais auprès du client final, nous avons posé le dernier îlot au vingt-quatrième étage dans le courant de l’été 2020.
Conscients désormais de mon expérience acquise, on me proposa d’intégrer l’équipe de pose de l’entreprise. On me fit bien comprendre que cette intégration ne se ferait pas sans quelque responsabilité supplémentaire, car un poste de métreur était également vacant. Il s’agissait ici de confier la prise de côtes et de gabarits et la pose des ouvrages ainsi réalisés à une seule et même personne afin de fluidifier la transmission d’information et de gagner en productivité. En accord avec cette vision, j’acceptai. De nouveaux challenges s’offraient alors à moi.
Mon poste principal aujourd’hui consiste d’abord à me rendre sur les lieux du chantier avant toute intervention ou fabrication afin de faire un relevé en trois dimensions des supports sensés recevoir les ouvrages produits par l’entreprise. Pour cela, j’utilise un instrument qui permet de capturer et de projeter des mesures tridimensionnelles exactes, conçu par Leica Geosystems. Concrètement, l’outil projette un laser sur une surface ou un plan, et transmet numériquement ses données à un logiciel qui place les points ainsi obtenus dans l’espace. Le fichier créé est traité en CAO par notre bureau d’étude afin d’obtenir un plan de fabrication conforme au données récoltées sur place. Cela nous évite non seulement les erreurs de prises de côtes, mais nous fait également gagner du temps à la pose puisque l’ouvrage s’adapte alors parfaitement à son support.
Ensuite, une fois la pièce produite à l’atelier, mon travail est de mettre en œuvre notre savoir-faire sur le chantier, parfois et souvent directement chez le client final, afin de la poser dans les meilleures conditions possibles. Les chantiers sont de plus souvent de deux natures différentes.
Dans un premier cas, il s’agit d’un bâtiment tertiaire en construction ou rénovation. Nous intervenons alors en même temps que plusieurs autres corps de métiers. Nous devons nous assurer de la disponibilité et de la présence des supports, nous coordonner avec nos interlocuteurs directs (souvent plombiers ou menuisiers agenceurs) et enfin poser concrètement les ouvrages, en respectant les volontés des clients et architectes, tout en conjuguant avec les difficultés ou les imprécisions inévitables qui paraissent dans ce type d’environnement.
Le second cas de figure nous fait intervenir chez un particulier. Dans cette optique, tout a généralement été mis au point en amont. Les supports ont été mis en place avant la prise de cotes et leurs position et particularité ont déjà été prises en compte lors de la conception. Dans la plupart de ces situations, nous sommes les seuls à intervenir sur place. Le challenge pour nous est de passer un minimum de temps sur place pour éviter les désagréments pour le client. Nous devons aussi porter une attention particulière à la propreté de notre intervention et à ne rien abîmer d’existant lors de la livraison et de la pose en elle-même. Pour finir, nous devons également renseigner le client sur les caractéristiques techniques du matériau et sur ses conditions d’entretien, notamment.
Dans l’une ou l’autre de ces situations, nous devons rester assidus et appliqués pour obtenir un résultat irréprochable, dans la mesure du possible.
Enfin, dans le cas où le planning de pose comporte des temps morts, je reste à l’atelier pour former, monter, et usiner des ouvrages destinés aux clients qui s’occupent eux-mêmes de la prise de côtes et de la pose.
Ma position au sein de l’entreprise me permet de suivre certains chantiers du début jusqu’à la fin. A ce titre, je suis un interlocuteur régulier auprès de nos clients que je rencontre souvent plusieurs fois. Je me dois de posséder un sens de la communication assez développé pour n’oublier aucune information, que ce soit auprès de mes collègues qui ne se sont pas déplacés sur place ou auprès de nos partenaires avec qui nous travaillons. Le sens du travail en équipe est, il me semble, la qualité première que je me dois d’entretenir. Cette place me permet aussi de mettre en avant certaines contraintes de faisabilité, puisque je reste avant tout un technicien. De fait, il me semble également important de travailler la rigueur et la précision des assemblages, ainsi que de respecter les procédures de fabrication que l’entreprise a développé au cours de ses années d’existence. Mais cela ne doit pas empêcher l’innovation, car la diversité des ouvrages réalisés le permet. La mise au point de nouveau procédés est une exigence sous-jacente au poste que j’occupe, tout en gardant à l’esprit que l’objectif est le gain de productivité. La rentabilité des contrats est, il me semble, l’affaire de tous.